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DIXY, ou l'histoire d'un beau sauvetage 28/06/2009 à 14h36

L'histoire commence le 28 juillet 2008 par un coup de fil reçu vers 19h, pour un chat trouvé à venir chercher en urgence. Le chat en question est une petite chatte d'environ 4 mois, tigrée rousse, avec des yeux intelligents... et une patte en vrac. Elle est dans le fossé, au milieu de nulle part, et elle rampe, elle rampe vers une destination inconnue. Cela fait 3 semaines qu'elle est dans son fossé. 3 semaines qu'elle rampe. 3 semaines que des marcheurs, des cyclistes, des automobilistes (dont, sans-doute, celui qui l'a renversée) passent à côté d'elle, sans réagir. Des gens lui apportent des croquettes... mais la laissent sur place. 3 semaines qu'elle souffre le martyr avec une patte arrière en vrac, et la seconde patte arrière guère mieux.

Alors je la soulève délicatement, je la pose dans une caisse de transport, et je l'amène à la maison. J'appelle le vétérinaire, il est 19h passées, le cabinet est fermé. La petite chose miaule à fendre l'âme, le vétérinaire accepte gentillement de me recevoir à la clinique en consultation de garde. Je l'amène, elle se fait dessus pendant le trajet. Le vétérinaire arrive, il l'ausculte attentivement... grimace. Mauvais signe... Elle n'a finalement pas la patte cassée, c'est le bassin qui l'est, et un nerf sectionné. Comme cela fait 3 semaines qu'elle est dans cet état, le bassin s'est re-consolidé n'importe comment. La deuxième patte arrière est faible, mais elle tient miraculeusement. On ne sait pas comment, mais elle tient. Le vétérinaire pense qu'elle sera incontinente en plus de ça. Un chat handicapé peut très bien vivre, je le sais... mais quelle vie pour une chatte qui passera son temps à se "faire dessus" ?

Pudiquement, le vétérinaire soulève la question de l'euthanasie. Il faut prendre une décision. Les larmes me montent, mais je lutte. Je lui demande quelques instants de réflexion. Silence dans la salle d'auscultation, réflexion intense. Je regarde cette petite chose à travers mes yeux embués. Elle aussi me regarde, et dans ses yeux, je lis de l'espoir. Elle ronronne aussi, et me parle. Elle est pleine de vie, c'est certain.

Dans ma tête, mille questions fusent. A-t-on le droit de décider de la vie ou de la mort d'un être vivant ? Comment savoir si c'est le moment d'abréger ses souffrances ?

Et si...

Et s'il y avait encore un espoir ? Et si contre toute attente, elle n'était finalement pas incontinente ?

Et si...

Et si elle pouvait avoir une vie de chatte presque normale ?

Le vétérinaire m'aide un peu, il me dit que je ne suis pas obligée de prendre la décision tout de suite. Soulagement. Je décide de laisser passer le week-end.

De retour à la maison, je l'installe au calme dans une pièce, avec un bac à litière, des croquettes et un grand bol d'eau fraîche.

Commence alors une surveillance anxieuse de la litière. Je laisse la minette se reposer et se remettre de ses émotions, et reviens la voir quelques heures plus tard. Et là, ô miracle, une belle crotte en plein milieu de la litière ! Mais ne crions pas victoire trop tôt, car elle n'a pas encore uriné. Cela viendra plus tard, dans la nuit. Au petit matin, immense soulagement à la vue d'un pipi, pile au milieu de la litière. Jamais un pipi de chat ne m'aura causé une joie aussi intense !

La miss est sauvée, c'est décidé: nous allons l'opérer, puisque sa patte est irrécupérable. Puis nous la proposerons à l'adoption.

Elle s'appellera DIXY.

DIXY restera à la maison, le temps de son opération, prévue le 11 septembre, et de sa convalescence. Cela durera au final 2 mois 1/2. 2 mois 1/2 durant lesquels j'ai appris à aimer cette petite chatte merveilleuse, bavarde, courageuse et pleine de vie. Pour DIXY, c'est certain, il fallait la crème de la crème des adoptants. Plusieurs personnes se sont portées candidates pour l'adopter, mais toutes les conditions n'étaient pas réunies.

Et puis... j'ai reçu ce mail qui m'a touchée. Parce qu'il venait du cœur, parce qu'il était sincère, ça semblait une évidence: c'était les futurs maîtres de DIXY. Ils étaient faits pour elle, et vice versa.

L'opération de DIXY s'est très bien passée. Le soir même elle gambadait, et semblait soulagée de ne plus avoir un poids mort à traîner.

Quelques temps après, elle a fait la connaissance de ses maîtres, qui ont parcouru 700 kilomètres aller-retour pour venir la chercher.

Depuis le mois d'octobre 2008, elle coule des jours heureux dans sa nouvelle famille, qui nous envoie des nouvelles régulièrement. Elle a fait de gros progrès: alors qu'elle n'était pas capable de monter les escaliers lorsqu'elle était chez moi, elle grimpe désormais aux arbres tel un chimpanzé. :)

Voici un petit montage vidéo envoyé par ses nouveaux maîtres, le plus beau cadeau qu'on puisse me faire, et qui m'a fait extrêmement plaisir, c'est pourquoi je tenais à vous le faire partager: