Nouvelle loi européenne pour la protection des animaux lors de l'abattage
Nouvelle loi européenne pour la protection des animaux lors de l'abattage
À quelques améliorations près, qui devront être mises à l'épreuve de la pratique, il n'y a dans l'ensemble que peu de raisons de se réjouir pour qui se soucie de la souffrance animale dans les abattoirs. "Une loi de protection pour la forme", c'est ainsi que l'organisation pour la défense des droits des animaux GAIA qualifie la nouvelle loi. "Ce Règlement contre la souffrance "évitable" des animaux d'abattage est un très petit cache-misère pour un gigantesque bain de sang". En effet, la nouvelle loi continue de permettre de nombreuses pratiques qui causent énormément de souffrance à des centaines de millions d'animaux sensibles à la douleur. La directrice de GAIA, Ann De Greef: "On peut se demander quelle est la crédibilité d'une loi qui permet l'électrocution anale des animaux à fourrure et qui prévoit une exception à l'étourdissement obligatoire - pourtant indispensable pour éviter douleur et souffrance aux animaux - pour des millions de moutons et de boeufs".
Le Règlement prévoit que l'on doit épargner douleur, stress et souffrance évitables aux animaux lors de l'abattage, mais pour l'abattage rituel, l'exception à l'étourdissement obligatoire préalable à l'abattage demeure. Heureusement la nouvelle loi prévoit expressément que les Etats membres peuvent imposer des mesures plus strictes. Cela laisse la possibilité à notre pays d'imposer l'étourdissement préalable avant l'égorgement pour les abattages rituels. La Belgique est un des rares Etats membres à avoir, à juste titre, plaidé avec insistance en faveur de l'étourdissement obligatoire sans exception pour les abattages rituels. GAIA demande à la ministre du Bien-être animal, Laurette Onkelinx , de mettre en oeuvre cette intention au sein de notre pays.
Le ‘box de rotation' permettant de retourner les boeufs sur le dos avant de les égorger ne sera pas interdit au sein de l'UE. Il cause pourtant une souffrance, une angoisse et une douleur innommables chez les animaux, qui étouffent dans leur propre sang. L'emballage de la viande provenant d'animaux abattus sans étourdissement ne devra mentionner aucune information à cet égard, et le marché pour la viande d'animaux abattus sans étourdissement ne sera pas non plus limité au marché religieux.
Alors que les scientifiques de la Commission européenne ont rejeté le système actuel d'abattage des poules (suspendues vivantes par les pattes à des crochets métalliques, la tête en bas passant dans un bain d'eau électrifiée censé les étourdir avant qu'elles ne soient égorgées mécaniquement) avec des arguments suffisamment étayés, le nouveau Règlement prévoit que la Commission doit à nouveau présenter un rapport à ce sujet, mais qu'elle pourra prendre son temps pour ce faire, jusqu'en 2013!
En ce qui concerne l'abattage d'animaux élevés pour leur fourrure, seule la personne qui supervise le personnel qui abat les animaux doit disposer d'un certificat de compétence. Tuer les renards et les chinchillas pour leur fourrure au moyen de l'électrocution anale sera toujours autorisé.
Les ministres européens de l'Agriculture n'ont pas encore bien compris que les méthodes ayant actuellement cours pour tuer les poissons ont été épinglées par les scientifiques de la Commission européenne elle-même comme étant la cause de beaucoup de souffrance inutile chez ces animaux. La Commission ne devra présenter un rapport à ce sujet qu'en 2014, qui sera éventuellement suivi par une initiative législative.
Le Réglement comporte toutefois une nouveauté, à savoir le fait que les grands abattoirs doivent engager un inspecteur pour le bien-être animal. Celui-ci devra pouvoir intervenir en cas d'infractions, mais ceci ne s'applique pas aux ‘petits' abattoirs. Le personnel de l'abattoir doit être formé (!) et obtenir un certificat de compétence, mais des dérogations sont cependant prévues sous certaines conditions.
Source : GAIA